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Au détour d’un coin de rue, en sortant de chez soi, en route vers le travail, nulle n’est à l’abri du regard et des remarques désobligeantes qui font de nous des moins que rien, de la viande sur deux pattes, sur laquelle on s’arroge un droit de regard, de commentaires. On nous éduque à vivre dans le régime de la peur, dans la menace de se faire agresser, sans nous offrir les outils pour y faire face mis à part ces conseils bidons (ne pas marcher seule le soir, ne pas porter de jupe, et dernièrement, ne pas prendre le taxi seule en état d’ébriété, etc) qui participent à la culture du viol, qui “responsabilisent” la victime au lieu de viser les agresseurs. C’est ainsi qu’on nous impose l’idée qu’il est normal de se faire aborder, que c’est dans la nature des hommes, qu’il est implicitement permis que des comportements d’agression continuent de se produire dans l’espace public. Le simple fait, et il semble fort banal, d’être bombardé quotidiennement d’images, de publicités sexistes conditionne nos rapports. Objectifiées, commodifiées, utilisées pour vendre la norme; qui s’étonne encore qu’une majorité d’entre nous expérimentent quotidiennement du harcèlement sexuel ou du racisme dans les rues de Montréal? Ces expériences sont complètement invisibilisées, dénigrées, banalisées; elles sont objets de nos quotidiens, auxquelles trop souvent on fait face, en silence, sans trop savoir comment répliquer. Elles démontrent du même coup que les rapports à l’Autre sont invariablement pris dans des dynamiques de domination, qu’il vaut mieux taire que de nommer.
Au contraire de l’art urbain, du street art, ce projet d’affichage est un projet de réappropriation de la ville, et non de revalorisation ou d’embellissement. Rendre visible ces dynamiques de pouvoir, les nommer, reconnaître leurs existences c’est aussi permettre de les éradiquer peu à peu.
Ceci est une invitation, à toute personne qui est tannée d’être considérée comme un bout de viande sur deux pattes, à toute personne qui ne sait quoi répondre à ces morons qui s’arrogent un droit de regard, de commentaires, à toute personne qui en a marre d’être une “victime”.
Ceci est une invitation à se réapproprier nos espaces, à créer un climat de prise de pouvoir et de confiance, de solidarité aussi, mais surtout il faut le clamer haut et fort, ce n’est pas à nous de faire attention à ce qu’on porte, à l’endroit où on se promène, à quelle heure, avec qui, pis avec quelle attitude, qui on regarde dans les yeux pis comment on marche. C’est pas à nous à corriger notre comportement faque,
CONTRÔLE-TOI GROS CAVE, pis ferme ta yeule
** Affiches téléchargeables en version .pdf photoshop modifiable.**
Let’s go viral
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Around the corner, leaving our homes, on route for work, never safe from the looks and the unwelcome comments that make you feel small. A walking piece of meat, of course they feel entitled to look and comment. We are taught to live in fear, always threatened with the possibility of being assaulted and never offered any tools to deal it other than ridiculous advice (never walk anywhere alone at night, don’t wear skirts, and lately, don’t take a taxi by yourself if you happen to be drunk, etc) that serves to reinforce rape culture and put the onus on the victim instead of targetting the rapists. Thus, perpetuating notions that it is normal to be accosted, that it’s in men’s nature, implying that certain behaviors are to be expected in public spaces. The simple and oft banal fact that we are regularly bombarded with sexist ads and imagery condition our behaviors. Objectified, commodified, used to sell the norm, why is anyone surprised that most of us regularly experience sexual harassement and/or racism in the streets of Montreal? These experiences that are systematically invisibilized, denied, normalized; they are our daily experiences which we so often deal with in silence, unsure of how to respond. A symptom that indicates that our dealings with the Other are still tied up in the dynamics of domination that are easier to name than to deal with.
Unlike urban and street art, this project is one of reappropriation of the city not one of revalorizing or embelishment. Making these power dynamics visible, naming them, acknowledging that they exist, also allows for them to be destroyed little by little.
This is an invitation, to all people who are tired of feeling like a walking piece of meat, all those who dont know how to respond to those entitled morons’ gaze and comments, to any person that is sick of being a “victim”.
Here is your invitation to reappropriate our spaces, to create an environment of confidence to take ‘the power back, one of solidarity, but more so to reitirate that it is not our responsibility to alter the way we dress, where we walk, at what time, with whom, how we hold ourselves, who we look in the eye and how we are walking. It’s not up to us to fix our behavior,
CONTROL YOURSELF YOU FUCKING ASSHOLES, and shut your mouth.
**Downloadable posters in .pdf photoshop (modifiable)**